L’acquisition d’un commerce est une étape majeure, une aventure excitante mais aussi semée d’embûches. Avant de signer et de vous engager corps et âme, une phase cruciale et non négociable s’impose : la **due diligence**. Cet audit approfondi est votre meilleure assurance contre les mauvaises surprises. Il s’agit d’une véritable enquête pour vérifier que l’entreprise que vous convoitez est aussi saine qu’elle en a l’air. Ce guide vous aidera à y voir plus clair.
C’est le point de départ de toute évaluation. La santé financière est le squelette de l’entreprise ; si elle est fragile, tout le reste peut s’effondrer. Ne vous contentez pas des belles paroles, exigez les documents.
Votre expert-comptable et vous-même devrez passer au crible :
Soyez particulièrement attentif à la rentabilité réelle, au niveau du besoin en fonds de roulement (BFR) et à la dépendance de l’entreprise vis-à-vis de subventions ou de crédits d’impôt spécifiques. Une baisse constante de la marge doit vous alerter.
Une entreprise, ce n’est pas seulement des chiffres. Ce sont des clients, des salariés, des processus et des outils. Comprendre son fonctionnement quotidien est essentiel pour vous projeter.
Les ressources humaines sont souvent l’actif le plus précieux. Qui sont les employés clés ? Leurs contrats sont-ils stables ? Quel est le climat social ? Le départ d’un collaborateur indispensable après la vente pourrait mettre en péril l’activité.
Analysez le portefeuille clients. L’entreprise est-elle dépendante d’un ou deux gros clients ? Une telle dépendance représente un risque majeur. De même, examinez les relations avec les fournisseurs : les contrats sont-ils sécurisés ? Les conditions d’achat sont-elles avantageuses ?
L’outil de production (machines, véhicules, matériel informatique) est-il en bon état ? Est-il détenu en propre ou en leasing ? Prévoyez-vous des investissements importants à court terme pour le renouveler ? Ces coûts cachés doivent être intégrés à votre business plan.
Cette étape vise à vous protéger des « bombes à retardement » légales ou fiscales. L’accompagnement d’un avocat d’affaires est ici indispensable.
Le bail commercial est un document central. Ses conditions (durée, loyer, clauses spécifiques) doivent être étudiées avec la plus grande attention. Vérifiez également tous les autres contrats engageant l’entreprise : contrats de travail, assurances, licences, etc.
L’entreprise est-elle en règle avec toutes les réglementations qui régissent son secteur (normes de sécurité, environnementales, etc.) ? Y a-t-il des litiges en cours (prud’hommes, contentieux commercial) ou des risques de redressement fiscal ?
La due diligence peut sembler longue et fastidieuse, mais elle est le meilleur investissement que vous puissiez faire avant une reprise d’entreprise. Elle vous permet de valider le prix de vente, d’identifier les risques pour mieux les maîtriser et, surtout, de prendre votre décision en toute connaissance de cause. Ne faites pas l’impasse sur cette étape et n’hésitez pas à vous entourer de professionnels (expert-comptable, avocat) pour vous accompagner. C’est le gage d’une reprise sereine et réussie.