Depuis plusieurs années, la Belgique accélère sa transition vers une économie de moins en moins dépendante de l’argent liquide. Les méthodes de paiement numérique, comme les applications mobiles, les paiements sans contact ou encore les solutions de commerce électronique, se généralisent rapidement. Ce mouvement s’accompagne d’une réduction progressive de l’utilisation du cash dans les commerces. Comment les commerçants belges vivent-ils cette évolution ?

Une transition déjà bien engagée

Selon plusieurs études récentes, plus de 80 % des commerçants belges acceptent désormais au moins une forme de paiement numérique. Les cartes bancaires, les applications telles que Payconiq by Bancontact et les portefeuilles électroniques sont les méthodes les plus utilisées. Pourtant, cette généralisation rapide n’est pas sans soulever certaines inquiétudes.

Les avantages vus par les commerçants

Nombreux sont les commerçants belges à apprécier la rapidité et la sécurité accrues qu’offrent ces nouvelles technologies. À Bruxelles ou à Anvers, cafés, restaurants et petits commerces constatent une réduction sensible des erreurs de caisse et un gain de temps significatif lors de l’encaissement. De plus, les paiements numériques limitent les risques liés à la manipulation d’espèces (vol, erreurs de caisse, fraude).

Les craintes persistantes : coûts et exclusion

Malgré ces avantages, la généralisation des paiements numériques ne fait pas l’unanimité. Certains commerçants, notamment les petits indépendants ou les commerçants ruraux, expriment des inquiétudes quant aux frais élevés prélevés par les opérateurs de paiement. À Liège ou à Charleroi, plusieurs associations de commerçants alertent sur la hausse sensible des frais bancaires, estimant qu’ils grèvent significativement leurs marges bénéficiaires.

L’enjeu de l’inclusion

Un autre sujet d’inquiétude majeure est l’exclusion des clients les plus âgés ou en situation précaire. À Gand, des commerçants signalent régulièrement des difficultés rencontrées par certaines catégories de clients, habituées à utiliser exclusivement du cash. Pour ces commerçants, maintenir une possibilité de paiement en espèces reste indispensable pour préserver leur clientèle historique.

Des initiatives publiques et privées pour accompagner la transition

Face à ces défis, plusieurs villes belges et acteurs privés mettent en place des initiatives d’accompagnement. À Namur, par exemple, des programmes de formation destinés aux commerçants, financés par la ville et des partenariats privés, sont organisés pour faciliter l’adoption des paiements numériques tout en sensibilisant à la gestion optimale des coûts associés.

Vers une économie sans cash ?

Si l’idée d’une économie totalement sans argent liquide reste encore lointaine, la tendance semble pourtant irréversible en Belgique. Le défi sera donc pour les autorités publiques de trouver le bon équilibre : encourager les solutions numériques tout en veillant à ne pas exclure certains pans de la population ou du tissu économique local.

Conclusion et perspectives

La généralisation des paiements numériques constitue un enjeu majeur pour les commerçants belges dans les années à venir. Pour réussir cette transition tout en maintenant leur compétitivité, ces derniers devront être accompagnés efficacement par les pouvoirs publics et le secteur bancaire. Le débat est ouvert, et la capacité d’adaptation sera déterminante pour l’avenir des commerces belges.


Mots-clés : Paiements numériques, Cashless, Bancontact, Payconiq, Inclusion financière, Frais bancaires, Transition numérique, Belgique